Si la majorité des bébés raffole des sons, les cherchant dans la chute d’objets ou dans de douces comptines, l’éveil musical, à proprement parler, ne démarre qu’à partir de 3 ans en France. A cet âge, il ne s’agit pas non plus de lui choisir un instrument en vue d’un faire un futur soliste. Cette ouverture à la musique se fait graduellement pour en retirer pleinement tous les bienfaits.
Quels sont les bienfaits de l’éveil musical ?
Au-delà de l’aspect culturel et artistique, la musique est à l’origine de nombreux bienfaits cognitifs, reconnus par les neurosciences. Une étude, menée par Nina Kraus, professeur des sciences de la communication démontre que « l’apprentissage de la musique peut littéralement remodeler le cerveau d’un enfant de façon à améliorer sa réception sonore, ce qui améliore automatiquement ses aptitudes d’apprentissage et d’acquisition du langage ». Plus concrètement, cela facilite la parole, le langage, mais aussi la motricité, la concentration…
Comment initier cette ouverture à la musique ?
En premier lieu, l’éveil musical d’un enfant consiste à « le mettre dans un bain musical : faire écouter de la musique, chanter avec lui, manipuler les premiers instruments simples, éveiller tous ses sens à l’expérience musicale. », préconise Marie-Alice Charritat, présidente du Centre Marthenot Kleber à Paris. Mais si l’environnement naturel est déjà saturé de sons, il est absolument essentiel de lui offrir du vrai silence : ce n’est qu’à travers lui qu’un éveil sonore et musical peut s’orchestrer.
Naturellement, cette ouverture à la musique se fait au sein du cercle familial, à travers les berceuses chantées pour alimenter le lien mère ou père et enfant. Ensuite, elle s’enrichit avec des jeux rythmiques et des chansons enregistrées de tous styles…
L’accompagnement musical se poursuit logiquement avec un instrument : ici, il est vivement déconseillé de choisir un jouet qui ne restitue pas fidèlement le son d’origine. Apprendre la guitare sur un modèle en plastique qui dénature le son véritable, risque d’altérer, voire de déformer l’image sonore de l’enfant.
Y a-t-il un instrument à privilégier ?
Françoise Dolto disait en 1985 : « Pour qu’un enfant gitan devienne musicien, on décidait que, pendant les six dernières semaines avant sa naissance et les six premières semaines de la vie de cet enfant, tous les jours, le meilleur musicien d’un instrument irait jouer pour lui auprès de la mère enceinte, puis accouchée et allaitante. Et, paraît-il, l’enfant désirait plus tard jouer de cet instrument et y excellait. »
Aujourd’hui, les professionnels précisent qu’il faut attendre l’âge de 3 ans pour structurer les apprentissages autour des compétences. Ce n’est qu’à ce moment-là qu’on peut introduire la pratique d’un instrument, tant que cela reste dans l’univers du jeu. Quant au choix de l’instrument lui-même, il reste totalement libre !
« Les pédagogies dites actives – Suzuki en tête – partent du principe d’apprentissage collectif et précoce d’un instrument de musique, mais il faut que cela soit bien fait, sinon c’est du bachotage et cela peut rebuter l’enfant » précise Serge Cyferstein, responsable du département de la pédagogie du CNSM de Paris.
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